• Premier et seul parti politique à se prononcer sur la situation des migrants au Maroc BRAVO

    Parti Socialiste Unifié



    Bureau Politique



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    Communiqué à propos de l'opération de police menée contre des migrants subsahariens à Rabat dans la nuit du 22 au 23 décembre 2006



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    Rabat le 24 Décembre 2006



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    Le Maroc, dont 3 millions de ses citoyens vivent à l'étranger, est devenu depuis quelques années un pays de transit, et accessoirement de séjour par défaut, d'un nombre relativement important de migrants en situation administrative irrégulière en provenance essentiellement de pays d'Afrique subsaharienne.



    Nous savons tous les raisons de ces migrations comme nous avons suivi – et condamné en leur temps – les violences qui ont été faites à ces migrants particulièrement au cours de l'automne 2005 aux confins des villes marocaines occupées de Sebta et de Melilia.



    Nous avons aussi noté le travail diplomatique mené par le Maroc pour mettre chacun – aussi bien les pays de l'Union européenne que les pays de départ ou de transit – devant ses responsabilités et pour surmonter les effets négatifs de certaines des actions de ses forces de sécurité sur l'opinion publique marocaine et africaine.



    Nous avons pu considérer que la rencontre gouvernementale Euro-africaine, tenue à Rabat début juillet 2006, marquait une rupture effective par rapport aux tendances antérieures, d'autant qu'avec le déplacement des routes migratoires vers les côtes mauritaniennes et sénégalaises, le Maroc s'est retrouvé dans une position moins critique, puisqu'il est apparu clairement qu'il n'était qu'un simple pays de transit. Ce qui relativise sa responsabilité par rapport aux pays de départ et surtout par rapport à ceux de l'Union européenne qui représentent l'objectif final des migrants.



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    Aussi, le Bureau politique du PSU, qui a débattu de cette question au cours de sa réunion du 24 décembre 2006, fait part de sa surprise quant au retour à certains comportements que nous avons estimés bannis depuis le mois de novembre 2005 par les autorités marocaines et exprime sa condamnation totale des atteintes flagrantes aux droits de l'homme que ces comportements impliquent.



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    Parmi ceux-ci il y a lieu de relever plus particulièrement l'absence quasi-systématique du recours à la justice avant toute décision de refoulement ou d'expulsion de migrants (contrairement à ce que prévoit même la loi 02-03) ainsi que les rafles périodiques dans les quartiers de résidence des migrants dits en situation irrégulière dans différentes villes de pays, et qui sont opérées dans l'irrespect total des règles élémentaires de droits de l'homme aussi bien quant aux procédures suivies, que quant aux personnes arrêtées  dont on ne prend en considération ni leur situation de réfugié statutaire ni les garanties internationales et nationales induites par leur sexe, leur âge ou leur situation matrimoniale.



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    Dans ce cadre, le Bureau publique du PSU condamne tout particulièrement la rafle monstre dont ont été victimes plus de 230 migrants, qui ont été sortis de leurs logements dans la nuit du 22/23 décembre 2006 , dans des conditions de froid extrêmes, pour être conduits sans autre forme de procès, vers la frontière algéro-marocaine, où ils ont été dispersés pour, selon le Wali de Rabat intervenant à la télévision marocaine le 23 décembre 2006 au soir, ‘'se conformer aux engagements pris par le Maroc à l'occasion de la Conférence euro-africaine de Rabat‘'.



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    Ces actes, qui paraissent pour certains tout à fait gratuits vu leur timing et l'absence de motifs directs et apparents dictant qu'ils soient accomplis, sont de nature à porter atteinte à l'image du Maroc en Afrique en même temps qu'ils induisent une profonde contradiction avec le discours officiel qui soutient que le Maroc contrôle ses frontières et traite les migrants en situation irrégulière sur son territoire dans le respect total des droits humains et la réalité sur le terrain.



    En outre, le BP du PSU a enregistré sur le même sujet le décès – entre les mois de juin et d'octobre 2006 - pour cause de maladie, d'absence de soins ou d'accident de 12 migrants subsahariens installés au Maroc.



    Cette situation dramatique, résultat de la quasi-fermeture des passages entre le Maroc et l'Espagne, ne doit plus durer.



    Pour cela le Bureau politique du PSU demande instamment au gouvernement d'arrêter les actions opposées aux droits de l'homme dirigées contre les migrants, quelle que soit leur situation au Maroc. Il demande également – face aux drames humains vécus par un très grand nombre de ces migrants - que les autorités publiques marocaines  interviennent pour que les migrants sans moyens aient plein accès aux structures hospitalières publiques, au même titre que les Marocains en situation d'indigence. A ce sujet, le Bureau politique est conscient de l'insuffisance des moyens mis à la disposition de notre système de santé  - insuffisance qu'il ne cesse de dénoncer à l'image des autres déficits dans d'autres services de base du pays – aussi presse-t-il les responsables marocains concernés d'agir  pour que les instances de l'Union européenne ainsi que le HCR et l'Organisation des migrations internationales prennent effectivement leur part dans la réponse aux besoins de base de cette population migrante, qui se trouve provisoirement dans notre pays dans l'attente d'un départ de plus en plus hypothétique vers l'Europe, alors que le Maroc ne dispose pas de moyens suffisants pour faire face aux besoins primaires d'une proportion importante de sa propre population.



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    Le Bureau politique du PSU continue de penser que la façon de traiter les migrants étrangers vivant au Maroc a des incidences directes et indirectes sur les migrants marocains installés à l'étranger, comme il estime que l'Etat de droit se construit aussi par la façon dont les populations en situation de précarité sont traitées. Dans ce sens, la responsabilité du gouvernement marocain est pleinement engagée pour que les citoyens de pays subsahariens transitant par le Maroc ou y vivant soient protégés dans leur vie et leurs droits.



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    Fait à Rabat le 24 décembre 2006

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