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Politiques européennes de contrôle des exilés hors des
Source Migreurop
journées d'étude et de mobilisation 20-21 juin 2005,
Séville.
Depuis sa création en 2002, le réseau Migreurop
dénonce les logiques tant nationales qu'européennes
qui font de l'enfermement et de l'assignation à
résidence des étrangers et des demandeurs d'asile un
outil essentiel des politiques dites de contrôle des
flux migratoires de l'Union européenne. Le travail
initié lors de rencontres organisées au Parlement
européen en février et en juin 2003, et poursuivi
depuis, a permis de cerner mieux cette réalité,
notamment par la réalisation d'une carte des « camps
d'étrangers en Europe », réactualisée en juillet 2004.
La pluralité des lieux d'enfermement des étrangers
ainsi mise en évidence a conduit le réseau à
s'intéresser au phénomène des regroupements informels
d'étrangers aux portes de l'Europe. Les politiques de
coopération policière conduisent en effet l'UE à
sous-traiter la surveillance de ces mouvements à des
Etats limitrophes, qui ont charge d'interrompre à tout
prix le voyage d'exilés parvenus près de ses
frontières. Ceux-ci se trouvent alors pris dans des
nasses, cantonnés de longs mois dans la clandestinité
et la misère, à l'image des migrants subsahariens se
cachant dans certaines forêts marocaines en attendant
de tenter de pénétrer en Espagne.
C'est cette logique de coopération avec des
Etats-tampons que le réseau Migreurop a tenté
d'analyser en juillet 2004 lors du séminaire qu'il a
organisé pendant les rencontres antiracistes de Cecina
(Italie). Ces journées ont réuni chercheurs et
militants d'Europe et de la rive sud de la
Méditerranée pour réfléchir aux modalités d'actions
communes contre cette politique meurtrière de l'UE
qui, en surarmant les polices d'Etats partenaires et
en militarisant les frontières, conduit chaque année
des milliers de migrants à prendre tous les risques,
parfois jusqu'à la mort, pour échapper à la traque
dont ils sont l'objet.
Dès le mois d'août 2004, différentes déclarations et
initiatives de dirigeants européens venaient confirmer
ces analyses. En se disant favorables à la création de
camps de demandeurs d'asile en Afrique du nord, les
ministres de l'intérieur italien et allemand
poussaient à bout la logique d'externalisation des
politiques de l'UE à l'égard des migrants. Afin de
choisir et trier les étrangers autorisés à entrer en
Europe, ils proposaient de déléguer à des pays tels
que la Libye, la Tunisie et le Maroc le contrôle et la
rétention des migrants et des demandeurs d'asile en
transit sur leurs territoires, cela au mépris des
obligations internationales de l'UE, notamment vis à
vis des réfugiés.
Contre ces projets, et contre la banalisation du camp
comme outil de la politique européenne en matière
d'asile et d'immigration, le réseau Migreurop a lancé
au mois d'octobre 2004 l'Appel contre les camps aux
frontières de l'Europe. Signé par des centaines de
parlementaires, des ONG et des particuliers de
différents pays, cet appel n'est sans doute pas
étranger au report des projets de l'UE dans ce
domaine. La menace n'en demeure pas moins vivace, avec
le programme de La Haye qui, dans sa définition des
orientations de l'UE à l'horizon 2010, consacre un
volet important à la « dimension externe de la
politique d'asile et d'immigration ». Dimension
externe déjà bien engagée dans le cadre de la
politique de coopération et de voisinage que l'Europe
met en place, qui pousse les pays partenaires à
collaborer activement à la protection de ses propres
frontières, quel qu'en soit le prix pour les migrants
qui tentent de les franchir.
A l'heure où les frontières entre l'Espagne et le
Maroc (le détroit de Gibraltar, mais aussi les limites
des enclaves de Ceuta et Melilla en terre marocaine)
sont plus que jamais le symbole funeste des politiques
meurtrières de l'UE, Migreurop vous invite le 20 et 21
juin à Séville pour de nouvelles journées de travail
et de mobilisation contre les politiques
communautaires en matière de sous-traitance du
contrôle de ses frontières externes. Face à
l'importance de ces enjeux, ces journées devront aussi
être l'occasion de penser à un élargissement et une
structuration du réseau afin d'engager de nouvelles
mobilisations contre l'enfermement et les violences
faites aux migrants.
Contact pour le journées du 20 et 21 Juin 2005
Sara: bringadeira@yahoo.it
migreurop : www.migreurop.org
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