•  1ère Apparition de l'Afvic dans la presse nationale 

    Création de l’Association des Amis et Familles des Victimes                         
    de l’Immigration Clandestine (AFVIC)
    La sonnette d’alarme

    C’est à Khouribga, principale ville d’une région émettrice d’immigrés
    clandestins par excellence, que les familles éplorées ont décidé de créer
    une association pour se battre contre ce fléau.

    Par Abdallah Ben Ali

     

     • Khalil Jemmah.

     

    Mieux vaut tard que jamais. Telle semble être la conviction animant les promoteurs de l’idée de la création d’une Association des Amis et Familles des Victimes de l’Immigration Clandestine (AFVIC) qui vient de voir le jour à Khouribga le 02 août 2001. Le choix de cette date n’a rien du hasard. Car, ce jour coïncide avec le second anniversaire de la découverte, dans le train d’atterrissage d’un avion à l’aéroport de Bruxelles, des cadavres des deux adolescents guinéens, Yaguine Koïta et Fodé Tounkara qui, au péril de leur vie, tentaient de gagner l’Eldorado européen.
    “La mort tragique de ces jeunes gens, qui fut d’ailleurs très médiatisée, était, à nos yeux, symptomatique des pires affres de l’immigration clandestine" explique Khalil Jemmah, figure de proue des fondateurs de l’AFVIC. Avant de décliner les motivations de ceux-ci: "les membres de l’association, originaires, pour la plupart, de Khouribga ou il y a une forte concentration de candidats potentiels à l’immigration clandestine, ont été, tous, éplorés, durant les dernières années, par la perte d’un proche parent ou d’un ami" au cours d’une tentative désespérée d’atteindre l’autre rive de la Méditerranée.

    Efforts

    Il est évident que l’AFVIC n’aura point la possibilité de venir à bout de l’attrait exercé par le Vieux Continent sur une jeunesse marocaine, souvent désœuvrée, qui trouve, en dernière analyse, son origine dans l’écart abyssal entre les niveaux de vie ici et là-bas et dont la réduction est tributaire d’un effort volontariste des officiels des deux bords. D’autant que les velléités exprimées en ce sens restent sans résultat. Mais ses membres estiment, à juste raison, que face au drame, il n’est pas possible de rester les bras croisés.
    A s’en tenir aux plus récentes statistiques, la ruée des "sudistes" sur les rivages de l’Europe, notamment ceux de l’Espagne, va crescendo. Ainsi, pour les six premiers mois de l’année en cours, le nombre d’immigrants clandestins arrêtés par les autorités espagnoles a dépassé 2200 immigrants clandestins contre 1027 pour la même période de l’année dernière. Le nombre des passeurs arrêtés durant l’année en cours atteint déjà 130 personnes alors qu’on’en avait intercepté toute l’année dernière que 195. Révélatrice également de cette fièvre suicidaire, la découverte, il y a vingt jours sur le littoral de Tarifa de six cadavres et l’interception simultanée de 300 jeunes, majoritairement marocains, désireux d’entrer illégalement dans la péninsule ibérique.

    Initiative

    Pourtant, même s’ils semblent conscients des limites de leur démarche, les fondateurs de l’AFVIC n’en restent pas moins convaincus du bien-fondé de celle-là.
    Ils entendent agir sur deux registres: décourager les candidats potentiels à l’immigration clandestine et dissuader les passeurs. A cet effet, l’Association,qui prévoit la mise en place de trois centres d’écoute à Tanger, Tétouan et à Khouribga, va “sensibiliser les jeunes sur les dangers de l’immigration clandestine et se constituer partie civile pour poursuivre judiciairement toute personne impliquée dans l’encouragement de l’immigration clandestine", indique M. Jemmah qui table sur un budget prévisionnel de 5 millions DH pour l’exercice 2001-2002.
    A l’en croire, cette enveloppe sera, en grande partie, mobilisée grâce au concours financier de l’Union européenne qui se serait montrée “très intéressée à l’initiative".
    Cet intérêt s’explique, entre autres, par la volonté déclarée des promoteurs de l’AFVIC "d’encourager le retour et l’insertion des immigrants clandestins dans la vie active dans leur pays".


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  • « SOS Migrant » est le nouveau service offert par l'AFVIC (Amis et familles des victimes de l'immigration clandestine). C'est un numéro (023 49 23 49) que l'on peut appeler ou tout simplement biper pour toute sorte de requête. Cette opération « Migraction » se fixe plusieurs objectifs. Cela va de la dénonciation d'une opération d'arrestation ou de refoulement, à un conseil juridique ou administratif, en passant par une assistance médicale, sociale ou juridique ou tout juste une aide psychologique.
    « Cela relève du droit de toute personne d'avoir accès à des informations fondamentales garanties par les conventions et les traités internationaux. Cela nous permet également de pouvoir intervenir dans le cas d'abus pour que la loi soit appliquée sans que les droits des migrants ne soient touchés », indique, Khalid Jemmah, président de l'AFVIC. L'association va publier dans ce cadre une brochure avec les adresses de l'AFVIC et des associations partenaires marocaines et internationales, des numéros de téléphones utiles des services publiques et des ambassades africaines au Maroc.
    Cette initiative de la part de l'AFVIC vient à point nommé vu le nombre croissant de candidats à l'émigration clandestine, interpellés par les autorités marocaines. Durant ces dix derniers jours, pas moins de 375 « harraguas » ont été appréhendés. Près de la moitié sont de nationalité marocaine.
    Lejournal-Hebdo.com

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  • Triangle de la mort

    Entretien avec Khalil Jemmah, président de l’Afvic*
     
    · Pour la population, les «harragas» sont des bienfaiteurs en puissance

    · Impunité et silence complice pour les passeurs


    - L’Economiste: L’émigration clandestine bat son plein dans cette région dite triangle de la mort. Quelle est votre analyse de ce phénomène?
    - Khalil Jemmah: Je pense qu’il faut plonger un peu dans l’histoire de cette région au nom plus que mérité de triangle de la mort. Historiquement, elle est liée à l’Europe. A leur départ, les colons français installés dans la région, ont emmené avec eux leur personnel de maison que va suivre après leur famille. Il y a ensuite la création, dans le cadre du plan Marshall, d’un bureau de placement dans la ville de Khouribga pour recruter des jeunes pour aller travailler en France. C’était alors la première vague de migrants de la région. C’est leur retour lors de vacances, avec tout l’étalage qu’ils faisaient de leurs richesses nouvellement acquises, qui va nourrir l’imaginaire des restants.
    L’Europe va représenter désormais, pour eux, le chemin le plus court pour accéder à la richesse. D’où une vague de départs, même s’ils restent limités par la difficulté d’avoir alors un passeport. Ce qui va changer à partir de 1989, l’obtention d’un passeport devenue plus aisée. Un raz-de-marée humain se déversera alors sur l’Europe. Pas uniquement la France qui venait d’instaurer à ce moment le système des visas, mais vers d’autres pays dont notamment l’Italie. C’est d’ailleurs entre 1989 et 1991, que la première vague de migrants marocains a gagné l’Italie. C’est un an plus tard, et suite à son adhésion en 1992 à l’espace Schengen, que se déclenchera le phénomène de l’émigration clandestine.

    · Mais ce n’est pas l’unique explication…

    - En effet, l’explication historique ne doit pas occulter les aspects socio-économiques. Les trois provinces du triangle de la mort souffrent d’une grande marginalisation. Riches économiquement, elles sont très pauvres socialement. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi, alors que l’on a une agence de développement du Nord, une autre pour le Sud, on n’en a pas une pour le centre. Cette région souffre d’un grand manque d’espaces de réalisation pour les jeunes. L’absence d’un encadrement réel de la jeunesse laisse le terrain libre aux passeurs. Un jeune qui n’a rien à faire est soit recruté par les mouvements intégristes et mue donc en bombe vivante, soit il tombe dans les filets des passeurs et devient un clandestin. Les chances qu’il soit attiré par le tissu associatif et devienne acteur social sont minimes.

    · Justement, la région est réputée pour abriter une toile dense de réseaux de passeurs.

    - En effet, les réseaux de mafia humaine ne cessent de se développer. L’approche sécuritaire adoptée par les pays européens et le Maroc pour endiguer les flux migratoires n’a eu pour effet que d’engraisser davantage ces passeurs qui se sont mieux organisés. Nous n’avons plus affaire à un passeur mais plutôt à des bandes.
    Des réseaux se sont constitués. Mais le comble, c’est qu’ils bénéficient d’une impunité totale. Pis encore, d’anciens passeurs se convertissent en élite de la ville. Ils occupent des postes politiques dans la ville. Il y a même aujourd’hui certaines communes rurales présidées par d’anciens passeurs. Ce qui va aggraver encore le problème puisque ces passeurs vont représenter des modèles à suivre. Je pense que pour endiguer ce mal, les pouvoirs publics doivent agir en amont et ne pas attendre que des drames surviennent pour intervenir. D’autant que les passeurs sont généralement connus de tout le monde.
    Une police d’investigation a un rôle primordial à jouer dans ce sens avec enclenchement des procédures de filature des suspects. C’est le seul moyen pour arrêter l’hémorragie. Nous espérons qu’avec la direction de la migration qui vient d’être mise en place, les choses vont changer. Je tiens à rappeler ici que le tribunal de la ville de Khouribga, il y a près d’un mois, vient de juger un passeur qui a écopé de 20 ans de prison ferme. C’est une première au niveau national. C’est pour la première fois que l’on a activé le texte de loi relatif à l’émigration clandestine.

    · On parle aussi du silence complice de la population…

    - Oui, les passeurs ici profitent de la couverture et de la complicité de tous. Il est rare d’obtenir des informations sur les passeurs de la part des habitants. Non seulement parce qu’ils leur font miroiter la possibilité d’une seconde chance à tarif réduit, mais parce qu’à leurs yeux, ces «harragas» sont des sortes de sauveurs sociaux, des «bienfaiteurs» qui participent au développement de la région. Bref, des sortes de «Robin Hood» des temps modernes. D’autant plus que nos passeurs sont réputés pour leur savoir-faire et leur expertise puisqu’ils empruntent rarement des voies risquées et dures.

    Propos recueillis
    par Khadija EL HASSANI
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    (*) Association des amis et familles des victimes de l’émigration clandestine.

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  • De bonnes sources. Immigration : Retour des expulsés.
    Des clandestins africains expulsés en octobre du Maroc vers leur pays d'origine sont de retour dans l'espoir de rejoindre l'Europe. "Plusieurs dizaines de migrants expulsés par avion en octobre sont de retour au Maroc ces dernières semaines", a indiqué Khalid Jemmah, président de l'Association des familles et des victimes de l'immigration clandestine, ajoutant qu'ils venaient en majorité du Mali et du Sénégal.

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  • Journal Economiste Par Nadia MELLILI          Prix CNN 
     
    · Il y a une “psychologie de migrant”

    · Elle rend les mesures de lutte très difficiles et peu efficaces


    · Les mafias de passeurs s’engraissent


    Contrairement à ce qu’on pense, les pateras ne sont pas le principal canal d’acheminement. Les aéroports et les voies routières demeurent les plus importants.
    Mais alors pourquoi malgré la répression, les flux des migrants clandestins vers le nord continuent, défiant les contrôles et les patrouilles euro-méditerranéennes (maroco-espagnoles et prochainement italo-libyennes)? Est-ce un déficit d’inspection ou une erreur d’approche?
    Des arrestations massives ont été effectuées cet été dans les zones de transit: le nord du Maroc, la route vers les Canaries et l’île italienne de Lampedusa, entraînant un regain de tensions politiques et une diversification des canaux d’acheminement.
    “Aucun obstacle, aucun mur, aucun système de contrôle n’empêchera la migration clandestine”, tranche Maria Ochoa-Llidó, chef de la division des Migrations au Conseil de l’Europe. “Même si on relève le mur à Sebta à 6 mètres, cela n’empêchera pas le migrant d’arrêter de penser à ce qu’il considère toujours comme l’Eldorado”.

    · Dès l’enfance


    La situation est en effet “radicale” pour la spécialiste, qui a animé un atelier sur la migration irrégulière lors du Forum de l’immigration à Barcelone (début septembre). Cette rencontre se tenait à l’initiation du grand Forum des cultures de Barcelone, forum auquel L’Economiste est associé.
    Pour Maria Ochoa-Llidó, l’idée de migrer apparaît dès l’enfance: “Beaucoup d’enfants ont ce projet en tête parce qu’ils ont dans leur famille l’exemple de la réussite (a success story) de quelqu’un qui a émigré dans un pays européen et qui est revenu avec la télé et la voiture”. “Quand on leur demande ce qu’ils veulent faire quand ils seront adultes, ils répondent: Moi je vais aller en France parce que là-bas, j’aurai un statut social et j’aurai de l’argent”.
    C’est ce que l’Association des amis et des familles des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC) appelle une “psychologie de migrant”. Une enquête menée en 2001 a montré que l’idée de partir à l’étranger se développe sur plusieurs années. Elle commence par le primaire pour atteindre son seuil au lycée. “Comme on espérait devenir médecin, pilote ou avocat, nos enfants préfèrent devenir migrants (un nouveau métier!)”. Le durcissement des procédures d’octroi du visa “ne fait qu’accentuer le désir de partir en Europe”.
    La migration est-elle donc une fatalité? Eliseo Aja, professeur à l’Université de Barcelone et directeur de l’Institut de droit public, propose deux explications aux flux des clandestins maghrébins et subsahariens: l’inefficacité du contrôle en raison notamment de l’ouverture des territoires en application des accords de Schengen et la pression migratoire, devenue tellement forte qu’elle défie les contrôles. “Il n’est pas possible de l’arrêter”, estime le professeur.

    · Le poids des conflits


    D’autres spécialistes ne sombrent pas dans le pessimisme et assurent que les scènes macabres des noyades commencent à susciter des craintes chez les candidats à la migration. Mehdi Lahlou, professeur à l’Institut national de statistiques et d’économie appliquée et auteur de plusieurs études sur les stratégies et filières migratoires subsahariennes et maghrébines, a mené un travail de terrain en août dernier à la frontière maroco-mauritanienne et puis sur toute la côte mauritanienne. Son enquête a montré qu’il y a une peur de plus en plus forte chez les migrants potentiels pour traverser aussi bien l’Atlantique vers les îles Canaries que Gibraltar (ils se détournent vers la Libye et la Tunisie). “Les contrôles et le danger de noyade sont en train de produire un effet dissuasif qui sera remarqué peut-être dans un ou deux ans sur le fait migratoire”, dit-il.
    Il reste que cette “approche psychologique”, développée par les experts, n’explique pas à elle seule l’exacerbation du phénomène. Plusieurs analyses lient cette recrudescence aux conflits politiques et sociaux et à la progression de la pauvreté dans le continent noir. Les clandestins subsahariens qui arrivent au Maroc sont généralement originaires de zones de conflits comme la RDC, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone… ou fuient la misère et les catastrophes naturelles. Peut-on les considérer comme des réfugiés de guerre? C’est une des questions qui se poseront tôt ou tard aux partenaires euro-méditerranéens.
    Au Maroc, les migrants subsahariens qui survivent aux dures conditions de passage dans le désert s’amassent dans des camps de fortune à l’intérieur des forêts de Belyounech (Tétouan) et de Gourougou (Nador), mais aussi à Messnana (Tanger), Tarfaya et Laâyoune. Ils sont près de 6.000 clandestins, alimentés par de nouveaux arrivages et aussi par les flots des expulsés qui reviennent. En 1998, ils étaient à peine 200.
    Les camps sont désormais une réalité. Leur progression et leur organisation (des communautés gérées par des lois internes et pilotées par des chefs) dans les pays de l’Afrique du Nord montrent que le phénomène des clandestins est en train de prendre une forme géopolitique (voir carte).
    Comment? C’est désormais un des volets primordiaux dans les accords entre les pays africains et l’Europe. Il peut entraîner des ententes, mais aussi des dissensions. De plus, “le renforcement du contrôle induira des retards conséquents sur les échanges de marchandises et la circulation des personnes entre le Nord et le Sud”, selon Mehdi Lahlou. Chose qui a été vérifiée cet été par exemple où les délais d’attente des MRE se sont prolongés.
    Face à ces répercussions, les pays de transit pataugent dans le traitement du problème, au grand bonheur des mafias de passeurs qui profitent du durcissement “occasionnel” pour augmenter leurs tarifs. Et en matière d’expulsions, c’est la politique de “la patate chaude” qui prévaut chez les pays maghrébins: expulser les clandestins illico vers les voisins, sachant qu’ils reviendront.
    Les circuits de migration commencent dans les pays d’origine (Congo, Gabon, Cameroun, Nigeria, Niger…). Ils passent par la région de Tiziwati au Mali, et puis Tamanghasset en Algérie avant d’aboutir à Maghnia sur la frontière avec le Maroc. Selon l’Associated Press, durant la période allant de 1992 à 2003, 28.828 migrants clandestins ont été arrêtés en Algérie, notamment aux frontières sud (Tamanghasset, Tindouf, Bechar...) et ouest (Tlemcen) du pays.
    On relève à ce niveau une défaillance au niveau de l’approche. Jusque-là, en matière de migration clandestine, l’Union européenne (plus spécialement l’Espagne ou l’Italie) traite directement et uniquement avec les “têtes de pont” du sud (le sommet 5+5 est prouve aussi cette vision partielle). Pourtant, l’UE sait très bien qu’aucun traitement radical ne pourra être trouvé sans associer les pays d’origine. Le plan européen de lutte contre la migration clandestine et la traite des êtres humains, adopté en 2002, stipule que “les mesures contre ce phénomène doivent être mises en œuvre au début de la chaîne de migration, notamment par la promotion de la paix, de la stabilité politique, des droits de l’homme, des principes démocratiques ainsi qu’un développement économique, social et environnemental durable dans les pays d’origine. Pour assurer cet objectif, les questions d’immigration devraient être prises en considération dans les partenariats existants”.

    · Maroc, le garde-frontière


    C’est là un gros chantier pour l’UE si elle veut éradiquer le mal. A-t-elle les moyens de ses ambitions? Ou faut-il fédérer les organisations financières et humanitaires qui agissent en Afrique autour de cet objectif de lutte contre la migration clandestine? Le document de l’UE mentionne en effet qu’il est également important que l’Union et les états membres s’engagent dans d’autres enceintes internationales et qu’ils concluent des accords multilatéraux sur la question.
    On revient donc à cette idée de changements géopolitiques, induits par la migration clandestine qui envahit dangereusement toutes les plates-formes méditerranéennes (Maroc, Libye, Algérie, Tunisie, Grèce, Italie…), impliquant l’ouverture d’un dossier sulfureux: celui des réadmissions et de leur financement. C’est une question entourée de confusion. Le Maroc a en effet signé un accord avec l’Espagne à l’époque de Driss Basri, le 13 février 1992. Khalid Jemmah de l’AFVIC assure que cet accord a été réactivé sous Aznar à travers le rapatriement d’un contingent de clandestins. Mais, officiellement, on n’a pas confirmé ce rapatriement qui consacrerait la vision d’un “Maroc, gendarme de l’UE”.
    Maintenant, si rapatriement il y a, qui finance? L’UE, point de chute? Les pays de transit? ou les pays d’origine? et comment faire si les nationalités des migrants ne sont pas établies?
    Autant de questions qui font que la base sécuritaire de cette lutte demeure insuffisante si elle n’est pas accompagnée par une approche de sensibilisation et une répartition équitable des responsabilités.

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